Notre société actuelle intrépide paraît incompatible avec un cerveau vide de pensées passées et futures (comme le bonheur le demande) et même elle semble le rejeter.

Comment survivre dans notre monde exigeant si on ne cherche qu'à penser à rien ? Vivre uniquement l'instant présent est-ce revenir à notre stade animal sans conscience du passé ni du futur? Non bien sûr. L'animal vit chaque moment dans la crainte des dangers, dans la survie et la perpétuation de l'espèce. Il ne fait que des choix d'instinct. L'homme a dépassé ce stade bestial grâce à son raisonnement et ses choix moraux.

Ne pensons à rien signifie vidons-nous d'idées inutiles et perturbantes. Vidons notre cerveau pour le remplir d'autre chose meilleure venant de notre profondeur. Notre Esprit absolu profond ne sera contacté que si notre conscience est vide de pensées inutiles et que notre nature intuitive peut enfin se révéler.

Comment concilier l'absence de passé avec le bonheur ?

Se remémorer les épreuves ou les observations passées est inutile car ceci nous bloque dans la routine et empêche le changement. De nos expériences, nous ne garderons que l'essence.  Notre esprit rationnel a tiré des leçons sous forme de connaissances, nous gardons la connaissance et oublions le contexte qui l'a façonnée.

Réduire au maximum les pensées parasites qui nous empêchent de rester conscient de l'instant présent est envisageable, et souhaitable surtout car, sans pensée parasite de traumatismes ou souvenirs inopportuns, l'humain demeurera bien plus concentré dans ses tâches de chaque moment et sera donc plus efficace. Son attitude face aux évènements sera plus adaptée.

 

 

 

Comment concilier l'absence de présomption du futur avec le bonheur ? Le désir consiste à vouloir retrouver un bonheur passé ou s'illusionner sur une situation bienheureuse dont les autres parlent. Le désir c'est réclamer et présupposer un avenir plus heureux. Mais tant de paramètres extérieurs et de savoirs intérieurs modifiés font changer les contextes, que  le bonheur passé ou les prévisions ne se retrouvent jamais de façon intacte ou de manière envisagée. Inutile de considérer son avenir de telle ou telle manière, ce n'est que suppositions et supputations. Vivre sans multiples désirs est possible, et paradoxalement, l'appréciation de ce qui est vécu, proposé par la vie devient accrue. Rien ne nous est dû et les propositions de la vie sont alors un cadeau. 

                                        

Toutefois, planifier sa vie se fait dans l'instant présent ; on prépare des examens, on fait des rencontres pour tenter de fonder une famille, on cherche du travail pour améliorer sa vie matérielle... ;  mais ce qui se passera à l'avenir est totalement inconnu et nos tentatives d'amélioration de notre vie peuvent échouer. Le risque d'échec existe toujours, et il est bon de ne pas s'en vouloir pour ça. L'important est d'essayer, sans exigence de résultats, et de faire ce que l'on fait avec plaisir et avec bon coeur.

Sachez au mieux prendre le monde tel qu'il est et non le vouloir tel "qu'il devrait être", cela signifiant tel que vous voudriez qu'il soit. Vous n'êtes pas le centre du monde pour imposer à tous votre seule conception d'un beau monde. Soyez un modèle de votre bonne moralité, c'est le mieux que vous pouvez faire et laissez les autres suivre leur chemin de progression personnel, avec leurs erreurs et leurs fautes et aussi avec leurs bonnes intentions et leurs bonnes actions.

Soyez heureux et vous pourrez donner du bonheur.

Ne cherchez pas à devenir quelqu'un d'autre, soyez être à votre place et juste être là.

La colère vous gagne, laissez-la passer sans la condamner ni l'entretenir. La tristesse vous visite, laissez-la continuer son chemin sans vous fixer sur elle, en pensant qu'elle va s'estomper de même pour toute douleur ou toute souffrance.

Laissez votre vie être votre vie, adhérez-y en gardant l'essence de toutes vous expériences, celle-ci s'inscrit dans votre âme et vous guide vers plus de sérénité et plus d'ouverture d'esprit. Jouez la non-fixation et l'abandon à la vie.

Dans une de mes méditations sur les paroles des uns et des autres divergentes et contradictoires, une phrase s'est faite entendre dans ma tête au sujet du propos humain : "Tu l'entends mais tu ne l'écoutes pas" ; j'entends les gens parler et je laisse filer.

 

Les neuf dixièmes de tout ce qui est dit n'est pas à écouter c'est à dire à retenir. Attention aux lamentations des uns, aux critiques des autres, aux flatteries d'autres encore, ce n'est que bavardage inutile qui cherche à inconsciemment manipuler. Je fais un important tri pour ne retenir que ce qui m'apporte un plus dans la vie. Ces personnes ont le droit de parler ainsi, libres à elles, mais je n'en fais pas cas.

Retrouver son esprit absolu consiste à s'insuffler la volonté de progresser durablement sur le chemin escarpé de la réalisation de soi. Je vous donne là une invitation à dire un  oui   total à l'existence telle qu'elle se propose et telle qu'elle s'impose bien souvent. La guérison intérieure est possible et elle procède davantage du dépouillement que de l'accumulation de connaissances culturelles ou de possessions matérielles.

Pour ce faire, un art de la simplification est requis. Conjuguez à tout temps, à toute personne, à tous modes le verbe SIMPLIFIER. En final, à la limite de la simplification, vous pourrez dire "ça se passe comme ça veut, ça va très bien ! Le peu me convient". L'ascèse, c'est d'en faire moins, de se concentrer pour progresser pas à pas, sans filet de sécurité et dans l'inconnu de ce qui va se passer,  sans peur  surtout, afin de se dépouiller au plus et au mieux.

 

 

 

 
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