Le sentiment de culpabilité est consécutif à des actes réels ou fictifs (c'est à dire mal interprétés) précis ou imprécis (sentiment diffus, résidu de l'enfance) que le sujet considère comme répréhensible. Toute remarque d'autrui nous ayant signifié ou nous signifiant que nous n'aurions pas dû agir ainsi nous culpabilise en nous accusant d'avoir mal parlé ou mal agi. Le sentiment de culpabilité entraîne des conduites de honte, d'autopunition, d'échec. Re-éprouvé dans certaines conditions similaires ou dans des réminiscences du passé, il est très perturbant et même moralement douloureux. Lorsqu'il se manifeste, il ne permet jamais d'apposer des actions adéquates, tellement l'esprit est obnubilé et tellement le corps est contrarié. Pour être heureux, il est indispensable de se dégager de ces sentiments de culpabilité que notre inconscient conserve et expédie dans notre esprit de façon récurrente. Ma méthode a été de me répéter "Je ne suis pas coupable". Des ajouts adaptés à la situation sont importants et influents pour mieux se convaincre. C'est une sorte de lutte interne dans laquelle chaque coup oeuvrera s'il est adapté au contexte, grâce à des phrases ajustées et convaincantes pour cette situation-là.

"Je ne suis pas coupable d'avoir agi ainsi car je me situe dans l'ordre naturel et spontané. Mon esprit se dégage du jugement humain et je me place au niveau des choses possibles dans la nature et dans la vie en soi. Face aux lois de la nature, je ne suis pas coupable mon acte a sa légitimité."

"Dans une autre époque ou dans un autre pays, avec d'autres parents ou avec juste un élément changeant la circonstance, je n'aurai pas été considéré coupable, ce qui monte bien que j'ai le droit de me déculpabiliser parce que je me place à un niveau plus universel."

 

La preuve que tout évolue. En France, par exemple, le conjoint infidèle d'avant 1968 culpabilisait. Avec son enfant adultérin, ils étaient rejetés de tous. Toujours en France, en juillet 2006, les termes de filiation 'naturelle' ou 'légitime' disparaissent du code civil. Il n'y a plus d'enfant légitime ni d'enfant naturel (c'est-à-dire illégitime). Les termes "adultérin" ou "bâtard" sont abolis dans le langage parlé. A ce jour l'adultère ne culpabilise plus, soyons allègrement anticonformiste !

S'ils avaient su ça, beaucoup auraient attendu !

"J'aurai dû agir différemment, je n'aurai pas dû faire cela". Ces phrases contestent une réalité qui a eu lieu et donc par cet aspect irréaliste (refus de la réalité passée), amènent la souffrance morale.

 

Trop souvent, les enfants victimes de malveillance ou de violences, souffrent de culpabilité plus qu'ils n'accusent leur persécuteur. Leur jeune esprit immature croit que c'est à cause d'eux que les choses se sont ainsi passées ; il croit que l'adulte est sans faille et sans anomalie. Ces enfants victimes auraient tant voulu que ça se passe autrement qu'ils ont des remords et qu'ils s'en veulent de ces évènements détestables. Ils ne savent pas encore qu'ils sont des enfants normaux, comme les autres, simplement les circonstances de leur vie les ont confrontés à la violence morale ou physique. Plus tard, adultes, ils se le diront "j'étais un enfant normal, et dans une autre famille (ou dans un autre pays, ou dans une autre époque), j'aurai été considéré comme normal", et ils iront mieux.

La culpabilité sape nos défenses, pas seulement nos défenses morales qui nous protègent de la déprime, mais aussi concrètement les défenses immunitaires, les défenses de notre corps et de notre esprit qui nous protègent des infections microbiennes ou virales et des idées négatives. La culpabilité nous rend malade et laisse la porte ouverte à toutes les agressions extérieures.

                                    

        Evitons les remords, les "j'aurai dû" ou "je n'aurai pas dû", le remords est un poison de l'esprit qui nous empêche de mobiliser dans le présent les forces vives pour avancer. La chose détestable a eu lieu, c'est ainsi, que puis-je faire pour arranger ma situation maintenant ?

        Agissons, c'est à dire ne nous voilons pas la face devant nos contradictions et nos compromissions mais acceptons notre aspect humain imparfait et incohérent mais ordinaire et normal. Ce qui est fait est fait, ce qui est dit est dit, comment réparer ou bien comment me réparer ? ou comment me sortir de tout regret ou de tout remords ? C'est mon mental qui me fait souffrir, comment le réduire au silence ?

D'autres phrases sont déculpabilisantes et fondamentales :

 

"C'est une fatalité, ce n'est pas de ma faute, ce n'est qu'un horrible concours de circonstances malencontreuses, qui se sont enchaînées à mon insu. Je ne suis pas coupable de l'accident, je ne suis pas coupable des phénomènes fortuits, non désirés par moi, non intentionnels qui se sont produits sans mon consentement. Je le regrette vraiment, mais je ne suis pas coupable car je ne l'ai pas voulu ainsi."

"On est responsable de ce qu'on a dit, de ce qu'on a fait, mais on n'est jamais responsable de l'interprétation qu'en a fait autrui."

"Je ne suis pas coupable d'exprimer mon opinion profonde ou mes sentiments, je ne suis nullement coupable d'agir pour acquérir mon indépendance, même si on me le reproche amèrement."

Lorsqu'on ne trouve pas mieux, on peut toujours assimiler : "Je ne suis pas coupable du comportement ridicule que m'a fait prendre mon désir soudain ou ma pulsion incontrôlée. Ce n'est pas grave. L'opinion défavorable des autres n'enlève rien à ma valeur humaine ; avec le temps cette opinion s'améliorera si je reste moralement fort"

 Evitez la culpabilisation de culpabiliser : "J'ai honte de me sentir coupable." Ouille ! Ouille !"

 

Voilà, après être débarrassé de son sentiment de culpabilité, on peut bien sûr tenir ce raisonnement : "Je suis responsable mais pas coupable", mais surtout on se pose la question : "Que puis-je faire pour réparer ou arranger la situation maintenant ? Le primordial est mon équilibre et mon bonheur".

 
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