Le deuxième sens au terme culpabilité est la culpabilisation d'autrui. Il est dans la nature humaine de croire : "C'est la faute des autres". En effet, notre souffrance nous induit une fausse cause qui consiste à accuser autrui, mais cela n'est qu'apparence. Nous nous imaginons que lorsque nous souffrons c'est à cause de celui qui nous a agressé, de celui qui nous a contrarié ou de celui qui nous a injurié. Alors nous accusons les autres parce qu'ils ont apposé des actes qui nous portent préjudice, ou qu'ils ont proféré des paroles blessantes. Or, ce sont nos propres pensées  insufflant à notre esprit "Ce goujat n'a pas le droit de me faire ça!" ou "c'est affreux ce qui m'arrive, c'est inadmissible" qui nous font souffrir vraiment.

                                               

Ce faux concept d'accuser autrui impliquerait l'exigence de changer les gens ou de les obliger à se comporter différemment afin qu'ils ne nous fassent plus souffrir. Comme on peut le constater régulièrement, faîtes-y attention, il est impossible de modeler le caractère d'autrui, ou de modifier son tempérament, et même de changer leur comportement habituel. On ne change pas les gens ! Ce n'est pas la faute des autres. La prise de position d'accuser les autres est irrémédiablement vouée à l'échec, et peut, de plus, faire empirer la situation et entraîner tout le monde dans des dilemmes ou procédures desquelles personne ne sort véritablement vainqueur. 

Comme ce sont mes pensées qui me torturent et non pas l'attitude même irresponsable ou parfois malintentionnée des autres, j'ai tout intérêt à changer mon interprétation de la situation en considérant que n'importe qui peut me nuire. Eh oui, n'importe qui peut me nuire parce que c'est la vie qui est ainsi, je n'ai pas à réclamer de régime de faveur 'selon lequel j'échapperai à tout problème'. N'importe qui peut se permettre de me porter préjudice ou me proférer des paroles blessantes, pour des raisons que j'ignore et qui ne m'intéressent pas, la seule chose qui m'importe est de me dégager de mon énervement, de ma colère ou de ma haine. C'est uniquement lorsque je n'aurai plus de colère ni de rage que je pourrai agir au mieux en réponse à ce qui m'arrive. Seuls le calme et la tranquillité d'esprit permettent d'apposer les meilleurs gestes, meilleurs pour tous, nous-même y compris. "Cette personne a agi comme ça, c'est son droit dans notre existence imparfaite, j'accepte qu'on puisse me discréditer ou me contrecarrer. Maintenant je réfléchis en prenant le temps, en terme de jours ou de semaines, à ce que je pourrais faire pour arranger ma situation en laissant venir les circonstances favorables pour moi".

Il peut arriver que la seule réponse valable soit de pardonner à la personne qui nous a véritablement blessé moralement ou physiquement.  "Le pardon est la cicatrisation de ma souffrance, il me transforme, il m'élève, je me fais ce cadeau."

 

L'objectif suprême consiste à ne plus s'en vouloir pour rien, le passé est utile grâce à l'expérience reçue et parce qu'il nous forge, même dans sa souffrance. Mais il est malsain de ressasser le négatif du passé. Terminées les phrases inconscientes telles "c'est à cause de moi" ou "c'est à cause de lui" qui elles, sont nos véritables ennemies ; elles sont remplacées par "C'est une progression pour moi."  ou "cette situation m'a permis d'évoluer".

 

Dans l'objectif suprême, nous n'en voulons plus à personne. Les gens, la plupart du temps, nous font du mal en pensant agir "pour notre bien". Leurs reproches sont pour eux "des critiques positives" pour nous améliorer, leurs conseils ou leurs reproches veulent nous faciliter l'existence, ils ne veulent pas sous-entendre que nous ne sommes pas aptes à décider par nous-même, ils voudraient juste que nous changions. Seulement le problème c'est qu'ils voudraient que nous changions selon leurs propres valeurs morales ou selon leurs propres convictions sans considérations des nôtres. Les actes des autres pour nous détestables sont des manoeuvres pour ne pas dégrader leur vie ; pour nous c'est égoïsme,mais pour eux c'est légitime. Ils ignorent que leurs méthodes sont inefficaces, et leurs convictions délétères, ils ignorent qu'on ne change pas les gens et que "c'est chacun son chemin et chacun sa vérité". L'humain a l'incapacité d'envisager ce qu'il ne connaît pas, et une facilité déconcertante à attribuer aux autres ses propres désirs, sentiments ou ressentiments. Chacun est dans l'ignorance de la vérité d'autrui et parle en fonction de sa propre vérité sans compassion c'est à dire sans soupçonner les intentions réelles de l'interlocuteur.

Constatons que les autres ne nous comprennent pas ou ne nous écoutent pas, cela s'explique car leur cerveau est englué dans des tas d'idées parasites qui les obnubilent et les empêchent de se libérer l'esprit vers l'écoute réelle d'autrui. Pour être ouvert aux problèmes des autres, il est indispensable de s'être libéré de ses propres problèmes, de "se vider la tête pour pouvoir la remplir de choses plus belles et plus altruistes."

 

Montrons leur que nous pouvons exclure en nous toute culpabilité ! Voyez plutôt ceux qui y parviennent :

Dans le film "Mélodie en sous-sol d'Henri Verneuil (1963)", il y a ces répliques :

- Ton père et moi, tu nous feras mourir de chagrin !

- Tant mieux ! Comme ça on ne retrouvera pas l'arme du crime.

 
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