- Le train de tes injures roule sur les rails de mon indifférence ; ça te défrise que j'ai les cheveux longs, ça te dérange dans ton confort bourgeois, tu as un mauvais karma ! Tu n'supportes pas mes cheveux, désolé papy, sache que j'ai ma liberté d'expression capillaire : J'ai peut-être qu'un bras mais je ne suis pas manchot ! J'ai perdu beaucoup de temps avec le blizzard, je crois que j'ai pris froid.

-Excuse-moi !

-Dis-le mieux que ça !

-Je te prie de m'excuser !

-Mieux encore !

-Pardon, mon doux seigneur..."

    (Dune, production Claude Lewy, pour la Warner BrossTélévision)

 

 

"Rien n'est dû ! Rien ne nous est dû!". A la base, on n'a droit à rien ! Et tout vécu, même partiel, et même tronqué est un cadeau de la vie. C'est satisfaisant de vivre ce que l'on vit ou de l'avoir vécu même dans l'imperfection, c'est bien de le connaître ou de l'avoir vécu même si ce n'est pas longtemps, même si c'est fragmentaire. Dès l'instant où personne ne nous doit rien, tout "plus" est un cadeau de la vie, et ce cadeau-là est heureux !

Ainsi de manière accueillante, nous aborderons l'imprévu, la nouveauté ou même l'entrave toujours présents !

"Nul ne me doit rien. Rien ne m'est dû."

Il est de ma conviction que cette formule est le socle du bonheur. Cette conviction confirme que mes parents ne me devaient rien. Ils ne devaient pas absolument être des pédagogues avertis et exempts d'erreurs éducatives. L'attitude mon conjoint, mes enfants, mes amis, mes collègues... ne doit pas obligatoirement se calquer à mes exigences ou à mes conceptions. Si ces derniers se trompent, font du tort aux autres ou se font du tort, c'est leur problème, ce 'est pas le mien ! A eux de résoudre leurs problèmes. 

Et en parallèle, moi je ne dois rien à personne.

 

Accepter la réalité telle qu'elle se présente, ce n'est pas se résigner ; car savoir dire "non" quand il faut est incontournable sinon les autres abusent... Le NON n'est pas forcément une réponse négative. Il n'y a pas incompatibilité entre l'acceptation d'une situation et un NON en réponse selon son intérêt. Une personne me drague, j'accepte qu'il ait le droit de le faire, mais je lui dis "Non, désolé, mes histoires d'amour se finissent toujours entre le dénouement Shakespearien et la tragédie grecque, alors non !"

Prenons l'exemple simple de notre appétit de posséder absolument ce que nous trouvons désirable, lequel consiste véritablement en un faux bonheur. Les achats plus ou moins compulsifs, entre autres, donnent un fugace sentiment de satisfaction voire d'euphorie. Le vendeur est témoin, il nous flatte, il nous adresse une grande attention. On devient l'espace d'un instant une autre personne, on achète ce qui va nous permettre de plaire, de séduire, ce qui va décorer en beauté, en un mot, ce qui va nous changer enfin la vie... Or il s'agit d'une fièvre acheteuse mais on ignore d'où vient l'origine de cette compulsion, la cause profonde cette boulimie. En fait, ces dernières nous renvoient à notre état de bébé boulimique de nourriture, de contacts physiques, de paroles d'amour (plus ou moins assouvis lors de notre vécu de nourrisson). En final, le manque reste, comme on a envié le magnifique coquillage dans les reflets ensoleillés de l'eau mais qui devient gris et terne dès qu'on l'en sort. Savoir dire NON au vendeur profiteur, et savoir dire NON à son inconscient déraisonnable est très positif. 

Notre volonté est toujours guidée par la recherche du plaisir déjà vécu ou de quelque avantage personnel prévu. Or vouloir la récidive du plaisir par le même acte est décevant car l'expérience passée une fois répétée est rarement la même. Les circonstances changent, l'entourage diffère et surtout la qualité interne de l'esprit se modifie, et on est blessé et déçu car la même satisfaction nous est refusée. Le meilleur état d'esprit propice au bonheur est de ne s'attendre à rien. Même la vie ne nous doit rien !

                                    

 
Trouver le Bonheur