PLAIDOYER POUR LE SILENCE |
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Dans l'ordre philosophique et mathématique des Pythagoriciens (de l'enseignement de Pythagore), n'était admis que celui qui s'était exercé auparavant durant trois ans à se taire. Présentement la vie n'en exige pas autant de toi ; mais elle attend cependant de toi que tu reconnaisses et utilises le silence en tant que multiplicateur de ta force. |
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Le silence est la machette de ton intellect foisonnant. Il tranche, il change la donne ! Cherche-le sans cesse dans ta tête pour en faire un excellent partenaire. Cela ne t'interdit pas de parler aux autres, mais tu verras, tes paroles deviendront plus adaptées aux circonstances, plus compréhensives. |
Les gens pensent constamment mais ne pensent pas à penser à ce qu'ils pensent (ouf !). Réfléchir à ses pensées est certainement la procédure la plus enrichissante qu'il soit. En effet, trop de nos pensées sont désagréables. Elles sont inefficaces pour atteindre certains de nos buts, et principalement notre objectif suprême : le bonheur. L'être humain utilise beaucoup d'énergie à entretenir des idées noires. C'est sans doute plus facile d'être malheureux mais c'est très fatiguant. Quelle énergie perdue !
Ne vaudrait-il pas mieux user de cette même énergie à des fins plus constructives ? A la recherche de pensées plaisantes, agréables, heureuses ? Les idées jaillissent à la vitesse de l'éclair... projets en ébullition... "speed dating" des rencontres amoureuses... répliques bien placées à dire bientôt, remises en place des irrespectueux à un train d'enfer... achats compulsifs, acquisitions d'objets inutiles, accumulation matérielle... être riche... être amoureux... traquer la maladie même potentielle même non encore déclarée pour obtenir une santé parfaite... Toutes ces pensées obnubilent à tort et à travers...
En temps ordinaire, la pensée, capable de produire trente-deux images et sons par seconde est trop rapide pour être perçue. Nous n'en captons que les grandes lignes. C'est pourquoi accroître sa conscience de ce qui a lieu dans son esprit, se mettre en prise directe avec ses pensées permet de tout percevoir, tout ressentir de manière calme, moins émotionnelle et de mieux maîtriser ce bouillonnement intérieur.
L'unique penseur dans notre propre univers, c'est nous ! Nous sommes responsables de notre façon de penser et nous créons le monde dans lequel nous vivons par nos pensées. Il s'agit de commencer à voir clairement que ce n'est pas ce qui arrive, mais nos réactions, notre manière de penser qui fait la différence entre le succès et l'échec, entre la santé et la maladie, entre le malheur et le bonheur. Le bonheur consiste à maîtriser ses incessantes pensées qui nous bernent et nous trompent constamment afin de ne plus être esclave de notre activité mentale inconsciente. Être heureux consiste alors à accroître les moments apaisés, à se diriger vers la sérénité, qui n'est qu'une sérénité de l'esprit et qui amènera la quiétude du corps.
Le passé n'est que parasite du présent, le futur n'est que supposition, se dire "Il se passera telle ou telle chose, il va arriver ceci et cela, ce sera comme ça plus tard !" n'est que... divagations... car l'avenir ne se passe pas comme prévu dans 98% des cas. Les prévisions de l'avenir sont toujours idéalisées, ou sur-dramatisées en omettant les aléas ou en ignorant des paramètres imprévus qui surviendront inévitablement. L'objectif suprême, pour être heureux, est d'accepter la réalité telle qu'elle est, les choses telles qu'elles existent, les gens tels qu'ils sont et les évènements tels qu'ils se présentent, en faisant bien attention de ne pas interpréter négativement ou de manière fausse.
L'acceptation de la réalité, telle qu'elle est vraiment, même si elle nous déplaît, lorsqu'on l'a raisonnablement constatée ne signifie pas "ne rien faire", mais c'est agir après l'acceptation mentale de ce qui arrive "que ça me plaise ou non !". L'action est dans ces conditions plus calme et plus adaptée. Si je peux changer le présent pour améliorer mon avenir, calmement et logiquement, j'agis de façon concrète dès maintenant, ou aussi je peux le programmer sur mon agenda pour agir au bon moment, et je l'inscris maintenant. Je parviens alors à faire cesser mes pensées décousues, évacuer mes obsessions des souffrances du passé. J'arrive aussi à éliminer mes inquiétudes pour l'avenir. J'améliore ma vie.
Le cerveau est étonnamment agité, avec une dynamique imprévisible. Ce sont des énergies mentales qui déferlent, ce sont des illusions mentales, elles vont passer comme elles sont venues - si nous ne les entretenons pas dans notre esprit - pareilles à ces vagues qui montent et puis celles du reflux, qui retournent si vite ce que le flux nous a apporté. Attention à ce que notre moral fluctuant ne persiste trop "au fond" dans la vase, comme le poisson demeure au fond de l'eau quel que soit le ressac. Sachons surfer sur la vague de l'adversité !
Notre expérience (dont l'adversité fait partie), notre point de vue, nos connaissances, jamais complets, nous font percevoir les structures et les évènements de manière partielle, jamais dans leur totalité. J'explore la vie par une analyse ou une sensation ; et tout ce qu'explore ma pensée est inévitablement fragmentaire. Ainsi, je ne peux voir en sa totalité le processus de ma dépendance que lorsque ma pensée n'intervient pas. Voir en totalité, c'est voir "ce qui est", sans plaisir ni déplaisir, sans jugement de bon ou mauvais, librement.
"Tes pensées sont ce que tu veux qu'elles soient ; des maîtres, des serviteurs, des compagnons de jeu, des amies ou des ennemies. Les pensées viennent et s'en vont selon ton bon plaisir. Tu peux connecter et réorganiser tes pensées, trier et choisir celles dont tu veux te servir pour bâtir et influencer ta vie." Ta pensée est ton arme pour gagner les épreuves de ta vie. Courage, tu peux y arriver ! Tu pourras même, si tu veux, te traiter de héros".