Le problème humain assez universel peut se résumer en deux aspects primordiaux : combler le manque d'amour et chercher sans cesse à se valoriser. L'exemple de la valeur humaine est un point clé pour s'entraîner à méditer et s'auto-suggestionner.
Une immense majorité de gens se dévalorisent au fond d'eux-mêmes avec culpabilité ou complexe diffus d'infériorité. Je crois que même les personnes paraissant prétentieuses ou orgueilleuses cachent au fond de leur coeur une dévalorisation personnelle qu'elles compensent justement par un complexe de supériorité qui leur fait croire superficiellement que les autres l'admirent. Quand bien même des quidams flattés et enorgueillis durant leur jeunesse paradent de façon plus ou moins discrète avec "sincérité", ils sont loin du bonheur par leurs convictions déséquilibrées et par leurs relations d'inégalité avec les autres, il leur manque la vertu majeure qui est l'humilité, vertu appréciée de tous.
Vouloir prouver sa valeur aux autres lorsque nous n'en sommes pas soi-même persuadés consiste à vouloir remplir une passoire, rien n'y reste. Sa propre dévalorisation subsiste quoi qu'on fasse, la mauvaise image de soi revient régulièrement quels que soient nos exploits.
Trois points apparaissent :
Premièrement notre valeur n'est absolument pas fonction de nos actes. Tout change dans la vie, nos agissements changent aussi, nous modifiions notre comportement et nos conceptions plusieurs fois dans notre existence. Changeons-nous de valeur à chaque fois ? Non ! Nous restons toujours la même individualité. Alors, dès l'instant où nous posons un acte jugé mauvais par soi ou par les autres, notre valeur ne change pas.
Admettons que l'on veuille attribuer une valeur à un être humain en fonction de ses actes, quelles actions seraient-elles les plus valorisantes et de ce fait déterminantes ? Obéir ? Commander ? Bien se battre ? Être ordonné ? Faire de dons ? etc. Les nazis lors des procès de l'après-seconde guerre mondiale ont tous déclaré "J'ai obéi aux ordres!". Leur fallait-il "obéir et vivre" ou "désobéir et mourir" ?
Et à quel niveau y aurait-il suffisamment de gestes supposés bons pour attribuer une valeur valable ? Faut-il faire don de dix mille euros ? de la moitié de son salaire ? de sa maison ou de sa dernière chemise ? Faut-il dire mille exactitudes, éviter cent erreurs, répondre avec diplomatie à chaque intervention ou bien parvenir à proposer le fameux grand projet qui va sauver la société : découverte anti-pollution, association, trust, ou organisation non gouvernementale d'aide caritative ?
On se rend vite compte de l'impossibilité de définir une telle valeur comportementale. La valeur est intrinsèque à l'être humain.
Deuxièmement, notre valeur ne dépend aucunement de notre côte de popularité ou de notre quota d'acceptation de la part des autres. Déjà ceux-ci sont fluctuants. Un jour, c'est la foule en liesse qui scande à la notoriété du moment des "nous t'aimons" ; un autre jour, la même pauvre célébrité est décriée et vilipendée. On est sollicité au travail, les collègues nous consultent, on se sent flatté. Mais si nous sommes trop sollicité, trop réclamé, on peut en être révulsé, et là on ne se considère pas quelqu'un de valeur mais quelqu'un d'agacé. L'être chéri nous admire une fois et nous maudit une autre fois.
Ce n'est pas parce que nous nous sentons aimé ou apprécié que nous avons plus de valeur qu'une personne rejetée ou solitaire, cela montre simplement que nous plaisons à un moment donné à une personne ou à plusieurs et aussi que nous percevons positivement cette appréciation (car parfois on ne sait pas le percevoir). Paradoxalement, certains sont très appréciés alors qu'ils se considèrent mal-aimé, certains sont irritants de par leur fatuité mais leur suffisance leur fait croire à l'admiration générale autour d'eux (croyance très temporaire je précise). D'autres se sentent exclus, alors que leur éviction est purement mentale. L'intégration demande de se considérer vraiment admis dans le groupe pour le devenir.
Troisièmement, notre valeur n'est absolument pas liée à nos avoirs et au nombre quantitatif de nos biens, ni à notre position sociale. Tant de raisons, indépendantes du mérite, rendent certains riches, connus, ou promus dans un rang social élevé. Naître dans des familles aisées, bourgeoises ou aristocratiques n'est pas une chance, on peut y souffrir tout autant que dans une famille prolétaire, ou plus même, à cause de mille préjugés et mille préceptes ou protocoles qui emprisonnent. Je considère qu'il est heureux de naître pauvre et d'acquérir l'argent par son propre mérite, en augmentant petit à petit son niveau de vie, en se satisfaisant de l'évolution favorable de sa vie toujours en progression, surtout grâce à un choix et des efforts personnels.
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