Le mot culpabilité est polysémique.

 

D'abord il s'agit de la décision de justice établissant l'état d'un individu reconnu coupable. L'est-il vraiment, ne l'est-il pas ?

 La justice est une institution humaine donc comprenant inévitablement des risques d'erreurs ou d'injustices. Toutefois, il est impossible de se passer des lois, de la police et des tribunaux ; et surtout impensable d'éliminer la sanction.

En effet, l'être humain ne parvient que très difficilement à se discipliner lui-même, et seule la sanction l'arrête ou le freine. La culpabilité dans la justice n'est pas notre propos.

 Ensuite, la culpabilité représente l'émotion relative à soi ou au groupe social et familial reposant sur un sentiment, justifié ou non, qu'on porte une responsabilité personnelle dans un évènement fâcheux.

 

 

 

Le sentiment de responsabilité est indispensable à toute vie sociale. En lui-même, ce sentiment de responsabilité n'est pas mauvais et n'est pas nécessairement douloureux, il permet de prendre conscience de ses choix, de ses erreurs, de ses incohérences et de les corriger au mieux. Celui-ci demande lorsqu'on veut le bien de tous de respecter en priorité ses devoirs et ses obligations, avant de penser à son propre plaisir ou son propre intérêt.

 

 

 

 

 

A l'inverse, la culpabilité dans la société comporte le sentiment de culpabilité, c'est le sentiment plus ou moins conscient, plus ou moins diffus, d'avoir commis une faute impardonnable ou c'est l'accusation sociale que quelqu'un a commis un acte défendu, face à telle personne ou telle situation. La culpabilité, elle, n'est pas indispensable à la vie en société ; terriblement, elle crée une forte angoisse et une tendance à l'auto-accusation, elle est douloureuse, contraignante, perturbante.

                                            

 Le but final est de déculpabiliser tout le monde.

     Il existe beaucoup de gens qui culpabilisent celui qui refuse ou se dégage de leurs exigences, et  nous pouvons rencontrer quelques personnes qui culpabilisent autrui de leurs propres erreurs ou de leurs propres insuffisances. Pour échapper à la souffrance d'une auto-culpabilité, leur échappatoire consiste à accuser le premier interlocuteur présent ou représenté grâce à n'importe quelle accusation aléatoire qui leur vient à l'esprit. Attention de ne pas tomber dans ce piège.

Enfant, adulte aussi, nous pouvons nous culpabiliser d'en vouloir à nos proches qui nous aliènent notre liberté humaine, car "ils nous aiment", "ils font tant de choses pour nous" et "ils savent tant le répéter", leur sacrifice ne devrait qu'amener notre gratitude. Or, nous ne parvenons pas à dire merci, nous n'arrivons pas à aimer en retour, nous sommes soulagés de les éviter et de leur départ temporaire ou définitif. Pourquoi ? Nous leur en voulons d'ignorer nos besoins, d'exiger sans cesse sans nous laisser le choix, de se comporter en despote trop bien intentionné envers nous et de nous aliéner de notre liberté fondamentale de penser ou d'agir. Mais la culpabilité nous ronge parce que nous n'avons ni le droit ni la possibilité d'exprimer nos besoins profonds d'indépendance, et si nous prenons notre autonomie, nous nous en voulons d'abandonner ceux qui "nous aiment tant"et qui ont "tant fait pour nous". Mais nous aiment-ils vraiment ? ou ne s'aiment-ils qu'eux-mêmes en exigeant l'obéissance à tout prix ?

Adulte, nous avons droit à notre liberté de penser et d'agir, et même à notre liberté d'en vouloir à quelqu'un et de ne pas l'aimer. Adulte nous pouvons penser ces phrases à la base du bonheur : "les paroles des autres sont des propositions, j'ai le droit d'en tenir compte ou pas" et inversement "mes paroles ne sont que des propositions, les autres ont le droit d'en tenir compte ou pas." A partir de là, chacun est libre car il possède le "libre arbitre" divinement accordé en même temps que la condition humaine.

 

Deux aspects donc :  

*son sentiment de culpabilité qu'il est important d'éliminer pour vivre sereinement et pouvoir être heureux,

 

*et la culpabilisation d'autrui, qu'il est bon pour tous d'éviter, et de ce fait parvenir à ne plus accuser autrui, pour le bonheur de tous.

 


 

 
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