L'objectif suprême proposé depuis l'antiquité par les traditions orientales millénaires serait de vider sa tête de toute pensée pour ne vivre que dans l'instant présent.
Attention ce n'est pas vraiment l'état des anciens qui oublient tout ou des déprimés qui s'accusent de ne pas assez réfléchir lorsque ceux-ci et ceux-là avouent qu'ils ne pensent à rien !
Le vide dans sa tête signifie que notre pensée se limite volontairement et exclusivement à ce qui se passe au moment présent sans aucune autre pensée parasite concernant les souvenirs du passé ou la supposition de l'avenir. C'est donc se vider la tête de pensées parasites !
Car notre mental nous inonde de pensées concernant le passé ou les émotions passées et concernant ce qui se passera ou de ce que nous aurons à faire dans le futur. Avoir des projets, oui c'est bien, il en faut. Toutefois, dans l'instant présent, nous ne pouvons que planifier des projets pour son avenir et commencer des actes dans l'objectif de ces projets ; sans être certain de leur aboutissement, car présupposer tout résultat futur précis est une illusion. Nous ignorons ce qui va se passer, tant de phénomènes imprévus vont survenir, alors nous évitons de le supposer car cela est inutile. Fantasmer sur le futur (car c'est du fantasme), c'est du temps et de l'énergie perdue.
Pour fonctionner au mieux, il est bon d'agir dans la conscience du moment présent, concentré uniquement sur ce que l'on fait à l'instant. Certes, on utilise son expérience passée, l'essence de son expérience, pour mieux fonctionner et ne pas renouveler les erreurs ; certes on planifie nos actions pour améliorer notre avenir ou du moins tenter de l'améliorer ; mais on ne se laisse perturber ni par des souvenirs du passé inutiles ni par des prévisions de réussite ou d'échecs ou d'évènements futurs présupposés.
Se vider totalement le cerveau est réellement l'objectif suprême, toutefois, cet objectif frise l'impossible.
Essayez de vous asseoir en ne pensant à rien, vous ne tiendrez pas deux minutes sans qu'une pensée involontaire ne s'impose.
Et cela va perdurer toute sa vie. Notre mental est notre ami pour vivre en société où nous discutons avec les autres de nos souvenirs, de nos connaissances, de nos expériences. Notre mental devient notre ennemi premier dans notre quête du bonheur en nous enfermant dans son despotisme.
Sachant qu'il est impossible de supprimer totalement son mental, des objectifs intermédiaires seront instaurés en notre réflexion.
Les objectifs intermédiaires :
Par exemple au niveau pragmatique et matériel, nous pouvons devenir réaliste, cela consiste à n'avoir que des pensées conformes à la réalité telle qu'elle se présente vraiment et éliminer tout jugement, toute supposition, toute espérance illusoire, toute projection toujours orientée par nos envies. Ce serait devenir toujours objectif, sans émotion négative, sans désapprobation, avec la conviction qu'on ne maîtrise rien et qu'on se contente de ce qui se passe.
Par exemple au niveau psychanalytique, il est important d'éliminer tous les traumatismes plus ou moins cachés dans notre mémoire profonde.
Au niveau psychologique c'est connaître son inconscient et maîtriser cet inconscient perturbateur.
Au niveau sentimental, devenir heureux permet d'aimer tout être vivant d'un pur amour, dont soi-même. Le thème central dans l'amour étant "préférer plutôt qu'exiger".
Au niveau sanitaire restons modéré dans un maximum de simplicité.
Au niveau spirituel nous parviendrons plus tard à demeurer en notre âme, ou en notre Esprit absolu profond.
etc...
Le Bouddha a dit : "Le passé n'est plus et le futur n'est pas encore là. Il y a seulement un moment où nous sommes vraiment vivants, c'est le moment présent. Être dans l'ici et maintenant nous rend vraiment présents à la vie".
Le bonheur est un état d'esprit, on le reconnaît en sentant en soi une paix intérieure, dans laquelle le mental peut se taire lorsque nous le voulons afin de nous consacrer à la seule idée dont nous avons besoin en cet instant de maintenant.
Moins vous serez obsédé par des pensées parasites que vous saurez reconnaître, plus vous serez heureux.