Les pensées négatives, pessimistes, dénigrantes, anxieuses, aggravantes sont des pensées refusant la réalité telle qu'elle est. Ce sont des pensées irréalistes parce qu'elles sont basées sur le refus du réel : "Les choses devraient être autrement... Cela n'aurait pas dû avoir lieu... Il faut que les gens fassent ci ou ça... Je n'aurai pas dû ou il n'aurait pas dû... Je ou tu ne dois pas faire cela, il ne le faut pas... "
Toutes les expressions avec le verbe FALLOIR ou DEVOIR sont irréalistes, à part celles avec la préposition "pour" ou la conjonction "si". "Je dois me rendre à Paris POUR signer ce contrat. SI je veux signer ce marché, je dois me rendre à Paris".
Mais affirmer "Je dois me rendre à Paris" est irréaliste car à moins d'être un prisonnier, rien sur terre n'oblige personne à se rendre là où il ne veut pas aller. Vous devez vous rendre à Paris parce que ou si vous avez pris des engagements. D'accord, il vous sera avantageux d'y aller pour obtenir des bénéfices ou des gratifications futurs. Mais si vous n'avez pas envie de vous y rendre ou que vous ne puissiez plus le faire pour une quelconque raison, vous en avez le droit et la possibilité. Quelles peuvent en être les conséquences ? Qu'on vous traite d'inconstant, d'insouciant, d'irrespectueux de ses engagements, de mauvais travailleur qui fait son travail incorrectement ? Si vous n'accordez aucune importance à ces propos, rien de grave ne peut vous échoir. Au pire vous pourrez perdre votre emploi si vous n'avez aucune excuse valable, c'est pourquoi vous avez intérêt à vous rendre à Paris pour le conserver, mais vous n'y êtes pas obligé par la force de la nature. Cette dernière ne vous force qu'à mourir : "Je dois bien mourir un jour." C'est tout ! Mais "je dois manger pour vivre" non ! Une diète vous ferait le plus grand bien, d'ailleurs!
"N'être obligé de rien" n'incite nullement à tout prendre à la légère et à vivre dans l'inconstance et l'insouciance, il ne s'agit que d'une libération morale permettant moralement de se dégager d'entraves inculquées dans la société. Je prône le respect de ses engagements, et même plus, le respect de ce que l'on dit (et c'est difficile en pratique, faites-y attention) et ceci pour deux raisons. La 1ère est l'anticipation des conséquences, on cherche tout de même à éviter de multiplier les embêtements avec les autres, ceci pour son propre bien-être. Secondement, on respecte ses engagements, non pas par obligation sociale ou pour obéir à l'affirmation d'autrui qui inculque "tu le dois", mais par une nécessité morale personnelle, dans son propre intérêt, afin de garder le plus possible bonne conscience et bonne considération de soi-même. On cherche à être le modèle de ses propres valeurs morales.
Dites -vous "Je dois céder à mon désir sinon Dieu sait ce qu'il adviendra de moi" ? L'écrivain Oscar Wilde aurait dit "Le mieux pour se libérer de la tentation est d'y céder". C'est risqué, car seule une discipline physique et morale personnelle permet son élévation spirituelle ! Bien sûr on peut le faire ! afin de voir, afin d'acquérir son expérience et juger en connaissance de cause ; alors la discipline morale et physique est reportée à plus tard, en sachant vraiment ce qu'il en est. Tout de même, Oscar Wilde en prison a sans doute réfréné ses désirs de pulsions sexuelles ! Pour nous, c'est chips et sodas à la poubelle : "Mais non, je ne suis pas obligé de céder à mon désir, je peux me dominer".
La réalité de toute manière s'impose à nous avec ses conséquences, ses imperfections, ses injustices, ses bavures, ses bonnes et mauvaises surprises. Donc : Rien ne devrait être autrement, puisque la réalité vous prouve que c'est comme ça. Modifier la situation est envisageable. Toutefois, lorsque celle-ci est refusée par un déni, c'est à dire par un refus profond, les attitudes et les réactions ont beaucoup plus de risques de se révéler inadaptées, et la personne participe aux erreurs et aux souffrances sociales rajoutées. Par contre, l'acceptation authentique de cette situation avant toute action évite l'irritation, les plaintes et les résistances qui utilisent beaucoup d'énergie mal employée. La recevabilité sincère des circonstances, "c'est ainsi, c'est tout... que ça me plaise ou pas!", ou bien "c'est normal dans notre monde imparfait et inconstant" ouvre la voie aux réponses les moins précipitées et les plus sages.
L'objectif est de percevoir la réalité du moment le plus exactement possible sans parasitage de pensées dévalorisantes, négatives ou inopérantes, et aussi sans utopie d'un monde parfait, égalitaire ou réalisateurs de toutes nos envies.
La finalité fondamentale est de CONSTATER la réalité telle qu'elle est, et de l' ACCEPTER car c'est ainsi et pas autrement malgré toute notre conviction et malgré toute notre détermination. Nous ne sommes pas en tant qu'individu le centre du monde pour vouloir imposer à tous notre volonté. Pourquoi mon opinion prévaudrait -elle plus que celle de Jean Alphonse, que celle de Gertrude, de Mohammed ou de Siddhartha ? Non ! Il n'y a aucune raison. Je ne suis pas le coeur de l'univers pour exiger des autres qu'ils se conforment à mes exigences, qu'ils ne m'agacent plus, car il y aura toujours et inévitablement quelqu'un pour me contrarier ou agresser les autres. Cela ne peut pas être autrement.
Après avoir admis que la réalité est incontournable, il est excellent de procéder à la modification de ses pensées prédéterminées.
On ne peut pas changer le monde, mais nous pouvons changer nos pensées. J'ACCEPTE PUIS J'AVISE, Et une fois cela réalisé, il sera bon d'agir ; seulement cette action-là sera enfin appropriée car dénuée d'émotions négatives.
L'objectif suprême est d'accepter la réalité telle qu'elle est, les gens tels qu'ils sont, et les évènements comme ils se présentent. Mais je vous le dis, rien que ça, c'est extrêmement compliqué et difficile, il faut des années pour y parvenir !