Voilà une nouvelle manière de penser... bien et mal à la fois.

Et ne vous offusquez pas des paradoxes, s'il vous plaît,  car la vie sur terre n'est que paradoxes... Vrai et faux, juste et injuste, trop ou trop peu, bon et mauvais se côtoient ou s'entremêlent constamment.

Face à une agression physique ou verbale, un homme tente de parler puis part... Certains diront de lui qu'il est fuyard et lâche. Il s'agit pour ceux-ci d'un manque d'honneur et de courage et le traiteront comme le plus vil personnage qui soit. D'autres, à l'inverse, considèreront que cette retenue et ce calme est une preuve de grande maîtrise de soi. La non-riposte est une non-violence. Cette attitude est pour ces derniers la meilleure qui soit, car répondre à la violence par la violence ne peut pas faire évoluer la société. Mieux vaut partir parce qu'on ne peut pas discuter. Ils le traiteront comme un sage ayant la maîtrise de ses émotions et faisant preuve de clairvoyance.

Un évènement considéré mauvais au départ amène des conséquences heureuses, souvent tout simplement si on cherche l'aspect positif à postériori. Parfois c'est l'inverse, on pense bien faire et tout se déroule mal !

Dès l'enfance, on nous apprend qu'obéir est une très bonne chose qui évite les embêtements. Certes. Mais c'est aussi vrai que la désobéissance est un bien. Selon le cas, on peut exposer sa vie, aller en prison, perdre son travail pour une opposition ou une désobéissance, mais l'opposition à un despote, à un autoritaire est un bien pour affirmer sa propre liberté et son libre-arbitre, pour obliger les oppresseurs à se remettre en cause. De multiples opposants dans l'histoire ont fait progresser les sociétés et les mentalités. Le Mahatma Gandhi (dirigeant politique et spirituel en Inde 1869 - assassiné en 1948), Martin Luther King (pasteur afro-américain 1929 - assassiné en 1968) ou Nelson Mandela (homme d'état Sud-africain 1918 - 2013) ou d'autres encore ont soutenu la cause des opprimés et le respect des droits de l'homme, furent populaires, mais considérés par le FBI ou leurs autorités comme des révoltés dissidents.

Est une très bonne chose que de garder un esprit critique face à des personnes qui se disent d'"autorité" (parents, enseignants, prêtres, médecins, supérieurs hiérarchiques). Il est plus sage d'obéir pour éviter les embêtements, mais il est bon de savoir désobéir à ces personnes en se faisant toujours une idée personnelle, car celles-ci cherchent à dominer par des tutelles psychiques, alors que les vrais bienfaits sont de permettre à autrui de penser par lui-même. En final, garder le juste équilibre, obéir quand il faut car soi-même n'avons pas toujours raison, désobéir quand c'est le mieux selon soi malgré les conséquences, sont des attitudes justes et bonnes ; il est donc bon de réfléchir et de ne pas se laisser emporter par l'émotion.

                                        

    

Les biens comme l'amour maternel, le cadeaux, les dons, les soins médicaux etc. sont très vite des maux si la mère est étouffante, si les cadeaux sont inadaptés, si les dons d'argent deviennent assistanat. Les personnes assistées perdent leur considération personnelle dans leur possibilité de s'en sortir par leurs propres moyens, et ne sont pas heureuses car elles n'ont plus leur autonomie. Trop de soins médicaux et de médicaments ont plus d'effets nocifs que bénéfiques. Quand on est dans l'engrenage médical, la vision du médecin déformée par l'obsession du métier ne voit que "des malades", traite sans cesse la ou les maladies; réelles ou supposées, puis traite ensuite les effets secondaires... Jamais, dans cet engrenage, le malade ne peut se dire "Je suis en bonne santé". Or, c'est en se considérant dès maintenant comme "en bonne santé" qu'on l'est, malgré les imperfections inévitables comme les petites douleurs !  Plus on pense à la maladie, plus on l'entretient. En croyant à une maladie présente en soi parce que quelqu'un de confiance l'a dit, on peut même la faire apparaître par persuasion. Attention au côté psychologique de la maladie qui est réellement très important.

     Comme la lumière génère toujours de l'ombre, le "bien" contient le mal en lui-même. Il suffit d'un tout petit peu  d'exagération, ou un peu de manque aussi, pour que le bien se transforme en acte mauvais et détestable.

Tout, absolument tout est interprété par l'esprit humain en fonction de ses expériences passées et de ses valeurs morales. Le "mal" considéré ainsi par les uns (des opposants, des puristes...) est un bien pour les autres (s'ils sont alliés ou consentants). Par exemple, beaucoup d'engagés dans les causes humanitaires, toujours utiles pour l'humanité, paraissant pour certains n'offrir que "don d'eux-mêmes",  sont considérés par d'autres comme des égoïstes en quête de considérations ou d'honneurs. Alors ce n'est pas un vrai don ou une vraie charité, car la véritable bonté ne recherche absolument rien en retour.

     Nous avons tous les jours des choix à faire et des décisions à prendre. L'imperfection des solutions dont on ignore les conséquences futures interdit d'affirmer que c'est bien ou mal de réagir ainsi. Au surplus, une même solution pourra s'avérer bonne une fois mais mauvaise lorsque quelques paramètres auront changé malgré des circonstances paraissant similaires, paraissant seulement car aucune situation n'est identique à une autre. En effet, la vie est mouvement, il y a sans cesse des changements, ne serait-ce que son état d'esprit ou celui des autres qui évoluent. Aucune option n'est parfaite, l'idéal est de trouver le plus de solutions adaptées à chaque circonstance et de savoir qu'il est impossible de ne trouver que des résolutions adéquates. Faire ses choix sans émotions est généralement le plus adapté. Faire au mieux est un excellent principe qui permet de garder sa bonne conscience. En cas de coup dur, "c'est ma bonne conscience qui me sauve". "Je n'ai plus à me justifier de mes choix, j'ai agi au mieux selon moi, et cela me suffit. Je ne cherche plus à me réhabiliter ni à me justifier."

 

 Anne Roumanoff "Le mariage"

"Pour toutes les religions, c'est clair, le mariage c'est bien, le divorce c'est mal.

Pour les psychologues, c'est moins clair: le fait que vous soyez mal en étant marié ne veut pas dire que vous serez bien en étant divorcé ... Vous serez peut-être un peu moins mal. C'est peut être un moindre mal !

Vous me suivez bien ou vous me comprenez mal ?

Et pour les avocats, le bien, le mal, ça dépend qui les paye."


 Bien et mal à la fois selon ses valeurs et selon ses conceptions.

Selon ses propres valeurs ou ses conceptions, un même acte peut être du bien ou du mal. Déjà entre humains, nous n'avons pas les mêmes valeurs, parfois même dans une même famille ou dans un couple, et là la mésentente est inévitable. Ensuite nous évoluons dans la vie et le bien d'avant peut devenir un jour un mal si nous changeons nos concepts, et un mal devenir un bien. Je prends comme exemple la conception de l'amour en tant que sentiment (sans considération sexuelle) qui est bien et mal à la fois.

L'immense majorité de l'humanité croit qu'aimer c'est penser aux autres, que cela est altruiste et fait sortir de l'égoïsme qui est "le mal de la terre". Si une personne ne pense pas à nous, elle ne nous aime pas ! Seulement, ce n'est pas forcément vrai.

D'accord que se sacrifier pour les autres peut être considéré comme un bien humanitaire ou fraternel, mais le mal intrinsèque à cela consiste à imposer ses conceptions personnelles.

Bien sûr le bienveillant ne se rend compte de rien, il croit aimer et aider en donnant des conseils, des cadeaux, des dons d'argent ou de services, en agissant pour assister ; mais en fait, il impose à son protégé ses propres valeurs et son propre point de vue en décidant pour lui, en considérant quel est l'intérêt de l'autre selon sa vision personnelle sans lui demander son avis. Majoritairement, les conseils, les cadeaux, les aides faites sans autorisations, nous n'en avons pas besoin, ou même elles sont contraires à nos buts, conseil d'aller chez le docteur alors que je n'ai aucune confiance dans les médecins, repeindre les volets au lasure alors que je veux utiliser un mélange naturel et écologique, désherber le jardin alors que je suis défavorable aux désherbants etc...  ou d'autres exemples : une boîte de chocolat alors qu'on est régime, un verre d'alcool alors qu'on se sort de l'alcoolisme, des réunions amicales alors qu'on a envie de solitude pour méditer...

 

 

 

Cette attitude "aimante" empêche celui qui est aimé de décider par lui-même de ses propres intérêts, elle l'entrave dans le choix de son propre chemin ou de son avenir, elle le bloque dans son action pour sa propre vie. L'aimé n'ose même pas contrarier face à une si bonne motivation déclarée car il n'est pas un goujat !

En grande majorité des cas, ceux qui nous aiment pensent pour nous, décident pour nous, en toute bonne foi ce qui est bien pour nous. Ils sont convaincus de nous aimer ainsi. Seulement le seul à savoir ce qui est bien pour nous, c'est nous-même ! Ces premiers agissent avec une bonne intention, en pensant bien faire, mais ils ne se rendent pas compte qu'aimer vraiment quelqu'un c'est le laisser vivre à sa manière parfois contraire à la sienne. Pour avoir la meilleure vie possible, il faut pouvoir l'accomplir soi-même, faire ses propres choix, gagner son argent de son propre travail manuel ou intellectuel ou artistique, en vivant ses expériences personnelles et en faisant des erreurs qui sont des expériences personnelles enrichissantes.

Alors, me dira-t-on, il s'agit de devenir égoïste ?

Oui, en ne décidant que ce qui concerne sa propre vie à soi.

Non car l'amour, même en laissant à l'autre son libre arbitre, est toujours présent et se révèlera lorsque l'aimé demandera de l'aide, réclamera quelque chose que le bienfaiteur ne donnera ou ne fournira qu'à ce moment-là.

Répondre à des demandes justifiées, voilà un bel amour, et même si on n'est pas forcément disponible.

Si on veut offrir quelque chose, ou quelque aide, il est souhaitable de demander l'accord. Si l'aimant considère une demande d'aide comme inutile, exagérée ou indésirable pour lui-même, il saura dire un NON ferme ou biaiser pour ne pas la réaliser. Rien dans la vie n'exige un sacrifice au-delà de son acceptation.

Egoïsme pour ses propres choix et sa propre vie, c'est bien.

Bien aussi est l'altruisme pour le choix des autres en ce qui concerne leurs propres décisions pour leur propre vie, même si ces choix nous contrarient au plus haut point.

 

 

 

Selon ses valeurs qui peuvent varier durant la vie, de "faire des cadeaux et des dons" pour ou contre,"aimer de passion, ou plutôt d'amitié ou principalement de flirts", "penser à l'autre" selon soi-même ou plutôt en compréhension de l'autre en se mettant à la place de l'autre, etc.  Les agissements seront interprétés différemment et ce sera ou bien ou mal selon les gens et selon les moments.

                                    

 
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