Parfois lâches , parfois courageux, parfois puissants, parfois faibles, nous sommes tout à la fois, mais à différents moments, en fonction des circonstances ou de sa vie. Régulièrement nous sommes contraires à nous-mêmes ou à notre idéal, parfois remplis de bonté puis plus tard égocentriques ou révoltés, par moments emplis de confiance puis  ensuite envahis par le doute. Tous sans exception (sauf peut-être les maîtres yogis ou les grands sages), à côté de nos attitudes appréciées, nous présentons des attitudes que nous n'apprécions pas nous-même ! Le paradoxe commence déjà dans notre propre comportement.

 

 

Voici un exemple de paradoxe.

C'est un syllogisme.

Celui -ci utilise trois propositions si, si,donc. 

Exemple de syllogisme"Si tous les hommes sont mortels, si tous les grecs sont des hommes, donc tous les grecs sont mortels"...

Pauvres gars !

Ici nous évoquons un cas paradoxal.

 

 

 

 

         La bonne entente est une panacée de la relation humaine, mais elle nécessite de taire souvent ses propres idées. Le conflit a sa raison d'être pour exprimer ses besoins face à des personnes exigeantes, manipulatrices, intolérantes. Une fois les choses mises à découvert, si les personnes parviennent à admettre la situation et le message transmis, ils dépassent le conflit et le problème peut se résoudre. Certains vous diront qu'ils n'ont jamais connu de conflits, attention, ne nous fions pas aux paroles de ceux qui se montrent meilleurs que tout le monde, ils cherchent à leurrer les autres, et eux-mêmes pour se croire supérieurs, cela est une attitude totalement inappropriée pour tous. Il est bon d'avoir conscience de son imperfection et de l'admettre, tout en essayant de la dépasser si possible.

                                                  


Tout est double, tout possède deux pôles. Tout a deux extrêmes ; semblable et dissemblable ont la même signification ; les pôles opposées ont une structure identique mais des degrés différents, les extrêmes se touchent. Toutes les vérités ne sont que des demi-vérités car elles ne sont que partielles, elles occultent le pôle opposé.  Mais, bonheur, tous les paradoxes peuvent être conciliés.

La pièce a deux faces forcément, et l'approche de l'esprit humain obéit à la loi de polarité. Outre le côté pile et le côté face, il y a le positif et le négatif, le masculin et le féminin, l'électrique et le magnétique, l'acide et l'alcalin, la joie et la peine, la paix et la guerre, le juste et l'injuste, le bon et le mauvais, la lumière et l'obscurité, le flux et le reflux, l'inspiration et l'expiration, la liste est infinie... Chacun ayant besoin de l'autre pour exister.

Le chaud et le froid n'ont pas de définition absolue, et n'existe que l'un par rapport à l'autre. Trempez vos doigts dans une eau tiède après un passage dans une substance très chaude, vous direz que l'eau est froide. Trempez-les dans la même eau tiède après un passage dans la glace, vous direz que l'eau est chaude. Le froid peut brûler comme le chaud. De même, on a souvent vu la haine se changer en amour, et l'amour se changer en haine. Les extrêmes se touchent et arrivent à se confondre.

A chaque concept s'oppose son contraire, son pôle adverse et les deux sont de même force. Nous fonctionnons dans ces antagonismes et nous classifions toute chose dans leurs contraires, nous jugeons grand ou petit, clair ou sombre, bien ou mal... Nous croyons que ces contraires sont incompatibles, or c'est là la source de notre fallacieuse manière de penser. Pour bien penser, il ne s'agit pas de percevoir comme "ou bien ceci ou bien cela" mais il s'agit de concevoir de manière plus juste "aussi bien ceci que cela". Un contraire n'existe pas sans l'autre pôle. Sans côté face ou coté pile, la pièce n'existe pas. Un pôle entraîne obligatoirement l'autre pôle. Lorsque nous prenons position pour ou contre quelque chose, nous nous positionnons sur un pôle en occultant l'autre. Seulement il existe, cet autre pôle, même si nous oublions de le considérer !

 

Par exemple, l'homme est pour la santé et contre la maladie, sans s'apercevoir que les deux font partie d'une polarité. L'un n'existe pas sans l'autre. Le bien portant est un malade qui s'ignore et le malade est un bien portant qui s'ignore. Combien de maladies passeraient, si les personnes ne s'en souciaient pas et vivaient en se considérant en bonne santé car le corps a un pouvoir régénérateur important si on lui fait confiance. Actuellement la médecine considère comme des gens en bonne santé ceux qui ont des maladies oculaires, des soucis dentaires, des cancers en rémission, des névroses ou autres pathologies considérées bénignes. Autant faire que les gens vivent mieux.

Or, la loi de polarité demande de passer par le pôle opposé pour atteindre l'équilibre, c'est indispensable. Chaque expression, chaque déclaration que nous formulons ne peut exprimer qu'un aspect de la vérité.

 

 

Pour dire toute la vérité sur un sujet quelconque, il y a besoin de connaître le pôle contraire et de le prendre en considération en tant que nécessité.

 


 

Méditation :  l'égoïsme.

Je vous propose de réfléchir en méditant afin de renverser votre manière de voir et de penser, d'abord de la préciser puis de tenter de découvrir son contraire, sur un sujet qui vous tient à coeur.

Prenons l'exemple de l'égoïsme. Si ce sujet vous plait, réfléchissez-y seul, trouvez la thèse, l'antithèse et la synthèse avant de lire ce que j'en écris. Vous aurez autant raison que moi, on est juste là pour causer.

Ordinateur en veille, papier, crayon, au travail !

L'égoïsme : la thèse.

Dans les sociétés préhistoriques ou primitives, les hommes se fondaient dans leur peuplade, ils ne pensaient pas de façon autonome et oeuvraient dans le groupe sans se poser de question ni formuler d'idée personnelle. Seul le chef ou le chaman avait des idées, et ainsi le groupe fonctionnait ; les autres groupes étant des ennemis. L'évolution de la condition humaine nous a donné une conscience, cette conscience d'être un humain plus qu'un animal est notre "moi". Ce "moi" est une condition préalable à tout conscience d'être un humain personnalisé. Dans ce contexte, il est important d'être égoïste ou égocentrique (en tant qu'enfant notamment) afin de prendre conscience de soi-même. Jusqu'à une certaine limite, l'égoïsme est une pure nécessité, sinon nous retomberions dans un état primitif ou nous ne pourrions pas devenir adulte.

Le bonheur préconise aux gens de s'apprécier, de s'aimer soi-même avant tout, pour ensuite pouvoir aimer les autres, cela s'apparente à de l'égoïsme.

"Soi" d'abord ! Il propose aussi de ne pas penser pour l'autre, mais uniquement pour soi, n'est-ce-pas alors un certain égoïsme. Mais en fait, par exemple, vouloir donner de l'argent à ses enfants adultes alors qu'ils ne demandent rien n'est pas de l'altruisme, s'ils pouvaient être francs et s'ils pouvaient l'exprimer, ils diraient qu'ils préfèreraient se débrouiller seuls, qu'ils ne veulent être redevables de rien.

Lorsqu'on pense pour l'autre, ce n'est pas de l'altruisme, ce n'est qu'imposer ses idées personnelles et imposer ses propres solutions sans laisser l'autre chercher ses solutions personnelles qui lui conviendraient mieux. Chacun a un chemin différent, et des solutions différentes à ses problèmes.

Lorsque les idées sur le bonheur demandent de ne pas décider à la place de l'autre, de ne pas s'inquiéter pour autrui même proche, cela semble prôner l'égoïsme. Oui, mais c'est un égoïsme de la polarité positive, ne penser que pour soi pour être heureux, ne rien exiger des autres, ne compter que sur soi pour faire son bonheur, trouver ses propres solutions valables pour soi seulement. Car on ne peut donner que ce que l'on a, et seule la personne heureuse peut transmettre un vrai bonheur, l'ayant vraiment expérimenté. 

Cet égoïsme-là est une vision réaliste apparenté à l'altruisme non autoritaire et non possessif, qui est tolérant car il laisse l'autre agir et penser à sa guise, trouver par lui-même ce dont il a besoin et vivant ses propres expériences même si elles nous déplaisent fortement.

Cet égoïsme-là qui s'apparente à l'altruisme n'impose pas son argent (ne le donne que sur demande), n'impose pas son amour ou sa présence (mais aime qui ne l'aime pas), n'impose pas ses inquiétudes (mais fait confiance en la personne et en la vie), n'impose pas ses convictions (toujours personnelles) ou ses soins médicaux (car on se soigne aussi bien ou même mieux sans médicaments).

Les gens sont remplis de la bonne intention de faire le bien, mais ils sont dans l'ignorance. Ils ignorent que leur persuasion de ce qui est bien pour l'autre enlève à l'autre la liberté qu'il aurait de vivre ses propres idées, ses propres expériences, ses propres solutions. Ils ignorent que leur conviction de ce qui est bien pour l'autre n'est qu'une partielle et incomplète conviction personnelle, alors que les autres ont une conception différente de ce qu'est leur propre bien. Parfois ces derniers peuvent l'affirmer, parfois non, selon les conditions, et la vie est faite de flux et de reflux, de "conceptions du bien" variées qui se contrarient et ne peuvent s'accorder. Ceux qui  engagent la guerre, les terroristes, les révolutionnaires imposent leur conception du bien au reste du monde, mais selon leur conviction, leur acte sert au bien de l'humanité ou au bien de leur dieu.

L'égoïsme remplit une immense majorité d'êtres humains qui ignorent comment ne plus être égoïstes. On ne peut échapper à l'égoïsme qui est nécessaire pour devenir et puis "être" une individualité et pour trouver le bonheur.

                          

L'égoïsme : l'antithèse.

Discutant un jour des personnes engagées dans les associations humanitaires, mon interlocuteur m'affirme à ma grande stupéfaction qu'ils étaient égoïstes, le terme que justement je n'aurai jamais employé pour ces gens-là. Après réflexion, j'ai compris que la plupart de ces personnes engagées recherchent par ce biais à compenser des manques ou des graves anomalies qui les ont affectés dans leur jeunesse. Ils recherchent l'attention, la considération, l'amour (affectif) des autres sûrement, ou une assistance qui leur a considérablement manqué auparavant ou autre... S'ils sont rejetés ou critiqués, ils souffrent et se plaignent. Voilà ! Leurs raisons pour aider sont des raisons personnelles et égoïstes, parce que la vraie bonté est sans retour, sans recherche de quoi que ce soit ; ni merci, ni considération, ni retour d'affection ne sont attendus. Ainsi donc, ces personnes de l'humanitaire aident égoïstement et imposent alors inconsciemment leurs convictions sur telle ou telle manière de vivre, telle ou telle conception de la pauvreté, de l'injustice, alors que celles-ci sont très relatives. Ils font des gens aidés des assistés alors que la véritable aide est de leur apprendre à vivre seuls sans besoin de recours extérieurs. Parfois ils installent en Afrique des moteurs pour monter l'eau du puits, puis ils partent mais lorsque le moteur tombe en panne, personne au village ne sait le réparer, et tout reste à l'abandon. Etait-ce la meilleure aide adaptée ?

La polarité négative de l'égoïsme est la tendance possessive et exclusive naturelle de l'être humain. Cet attachement excessif à ses proches, à soi-même et à leurs seuls intérêts est tout ce qu'il y a de plus normal chez l'homme mais c'est lui qui amène la souffrance morale ou physique provoquée chez les autres. 

Quand il est égocentrique, narcissique, orgueilleux (souvent caché dans une fausse modestie), l'égoïste pense qu'il est le seul à avoir raison, il a des attitudes d'incompréhension face aux comportements d'autrui, il a des exigences, il montre de l'indifférence envers les sentiments des autres êtres humains. A des degrés plus ou moins marqués, cet égoïsme négatif tue, vole, ment, trompe pour satisfaire un insatiable individualisme avide de tout. Bien sûr, il existe des milliards d'égoïstes qui n'ont jamais tué ou volé, mais ces termes se veulent généraux sachant qu'on peut, pour poursuivre des motivations égoïstes d'acquisition d'argent, de considération ou de pouvoir, tuer des enthousiasmes, détruire des amitiés, sachant que l'on peut tromper une confiance, faire de faux témoignages en justice, on peut mentir à un public en racontant des concepts erronés ou apocalyptiques.

 

L'égoïsme : la synthèse.

Je suis convaincu que la grande multitude des être humains sont égoïstes, il imposent leur avis et montrent de l'indifférence face aux malheurs des autres mais toutefois ils sont remplis de la bonne intention de faire le bien.

L'égoïsme est indispensable pour être un humain avec un nom et une individualité, tout en vivant en société. C'est en étant égoïste et en l'acceptant, qu'on prend conscience de cet égoïsme et que l'on peut, petit à petit, s'en dégager pour basculer dans l'opposé qu'est l'altruisme.

 

 

"L'égoïste n'est pas celui qui vit comme il lui plait, c'est celui qui demande aux autres de vivre comme il lui plait. L'altruiste est celui qui laisse les autres vivre leur vie sans intervenir."

A la fin du processus de recherche de la polarité prenant en compte les paradoxes incontournables, les deux pôles intégrés ayant la même force, la personne qui cherche obtient une libération qui la sort de cette polarité dans laquelle elle voit l'ensemble des deux pôles opposés et parvient à un équilibre, à une unité. Trouver l'unité permet de trouver la sérénité.

 
Trouver le Bonheur