Le désir hante régulièrement malgré toutes les luttes contre lui. La douleur qui résulte de ce fonctionnement totalement ordinaire est l'insatisfaction. L'esprit réclame toujours davantage et donne le sentiment de n'être jamais satisfait. Notre mental croit que le bonheur est dans "l'encore plus" ou dans "l'ailleurs". Il demande un renouvellement du plaisir qui sera nécessairement décevant car trop sublimé par l'esprit. Il y a des attentes qui ne seront pas réalisées ou que partiellement, car la vie provoque toujours des variables imprévues. Lorsque l'esprit s'illusionne dans le plaisir renouvelé, il occulte tout aspect négatif et nous nous heurtons à la résistance du réel ou à des interférences décevantes de la réalité. La pensée juste sera alors : "C'est du bonheur en soi. Je ne cherche rien de plus."

L'erreur la plus courante consiste à confondre plaisir et bonheur. Le plaisir, dit le proverbe hindou, n'est que l'ombre du bonheur. Il est directement causé par des stimulis agréables d'ordre sensoriel, esthétique ou intellectuel. L'expérience évanescente du plaisir dépend des circonstances, des lieux ainsi que de moments privilégiés. Sa nature est instable et la sensation qu'il inspire peut vite devenir neutre ou désagréable. De même sa répétition devient addiction, en recherche de 'toujours plus' pour retrouver la sensation enchanteresse.

Le désir, parce qu'il fait croire qu'on sera heureux s'il est satisfait, est un leurre, il est une illusion mentale, car sa réalisation a trop souvent un goût amer de déception. Le plaisir est un piège si on se laisse aller à ses nouvelles envies de récidives perpétuelles. Le contentement procuré par le plaisir est illusoire, en raison de la nature insatiable du désir. Comme fumer une cigarette n'apaise, dans l'instant, le désir du fumeur que pour l'attiser ensuite.

Ne permets plus à tes habitudes ou à tes désirs ardents, trop souvent désirs de ton corps, de prendre le contrôle de ta vie et de te dominer !

Notre bonheur est d'ailleurs accentué par l'absence de désir, car nous n'avons alors aucune attente, nous ne serons donc pas déçu par une réalité toujours surprenante et contraire à nos prévisions et à nos attentes.

Toutefois, je peux affirmer que la personne heureuse, même avec la diminution sérieuse des désirs, vit des plaisirs simples et intenses. Elle a du plaisir dans ce qui lui arrive, mais elle n'est pas addictive au plaisir. Elle sait que telle situation agréable assouvit quelque aspiration non formulée, ou que tel évènement très plaisant réalise un souhait latent qui n'attendait que cette opportunité pour s'exprimer. La personne heureuse ne réclame pas, elle n'exige rien de la vie, mais savoure ce que cette dernière lui propose.

Des plaisirs simples, des mercis à la vie, de la gratitude pour la satisfaction de ses petits besoins, l'imprévu accepté de bonne grâce, voilà ce qui constitue son bonheur.

"Petit poème intitulé :  Merci la vie.

Pour la très belle musique, pour les réjouissances, pour les chansons exaltantes, je te remercie.

Pour les délicieux repas, pour la rencontre d'amis, pour les bons moments de rire, je te remercie.

Pour les nuages si blancs, pour les couleurs du ciel, pour la course du soleil, je te remercie.

Pour le chant des oiseaux, pour avril qui revient, pour les fleurs de mon jardin, je te remercie.

Pour les parfums d'été, pour la chanson du vent, pour la nuit qui descend, je te remercie, la vie."

                           

 
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